Wills Tengaïshy enflamme le Vauxhall Afro Festival

Sous le ciel de juin, le Vauxhall du parc royal de Bruxelles a accueilli, pour la deuxième année consécutive, le Festival Afro porté par le Centre culturel congolais de Bruxelles. Dans l’intimité boisée de cet amphithéâtre à ciel ouvert, la rumba congolaise s’est épanouie, charriant avec elle des fragments de mémoire, d’héritage et de joie partagée.

J’étais là, assis à quelques pas de la scène où les balances tardaient un peu, observant la lente montée du public, famille après famille, groupe après groupe, jusqu’à ce que la clairière se transforme en un petit village bruissant. Le festival, encore jeune, semble n’avoir pas encore la réputation des grandes manifestations bruxelloises, mais c’est précisément ce qui en fait le charme : un format resserré, presque intime, où chaque spectateur peut se croire invité personnellement.

L’édition 2025 avait placé la barre haut en conviant en tête d’affiche Wills Tengaïshy. L’artiste congolais, connu pour ses interprétations d’une rumba teintée de modernité, a offert un concert de près d’une heure. D’emblée, la voix ample et feutrée du chanteur a traversé l’assemblée, imposant le silence. La scénographie, pourtant modeste, n’en ôtait rien à la chaleur communicative de ses morceaux. Il faut dire que Wills Tengaïshy traverse une période féconde : son dernier album, publié il y a quelques mois, a suscité un intérêt grandissant auprès d’un public multigénérationnel, tandis que ses performances live continuent de consolider sa réputation de passeur de mémoire.

Il m’a semblé que son répertoire, à la fois classique et accessible, convenait parfaitement à ce type d’événement, pensé pour réconcilier la diaspora et le public belge autour d’une proposition musicale fédératrice.

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Autour de Tengaïshy, d’autres artistes ont offert leur répertoire, contribuant à une programmation subtilement équilibrée entre authenticité et ouverture.

La diversité des propositions musicales, de la danse à la ballade, de l’afrobeat à la rumba pure, offrait à chacun l’occasion de reconnaître un fragment de son propre récit culturel.

Mais la réussite du Festival Afro ne se limitait pas à sa programmation. À mesure que les heures s’égrainaient, le Vauxhall se transformait en un creuset de rencontres. Les stands de cuisine diffusaient des arômes envoutantes. Des enfants couraient entre les tables, pendant que des groupes d’amis se formaient spontanément, comme s’ils se connaissaient depuis toujours.

L’organisation, confiée au Centre culturel congolais de Bruxelles, s’est révélée d’une efficacité discrète. Les bénévoles, reconnaissables à leurs t-shirts, circulaient sans relâche pour orienter les visiteurs, distribuer des programmes ou ramasser les gobelets vides. Un membre de notre équipe du Kinshasa Daily News a eu l’occasion d’échanger quelques mots avec eux : tous exprimaient la même conviction que ce festival, bien qu’encore modeste, gagnerait en ampleur au fil des éditions.

La République démocratique du Congo, patrie de la rumba récemment inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, voit dans ce genre musical un levier diplomatique et culturel. À Bruxelles, la diaspora nourrit ce rayonnement, entre musique, gastronomie et initiatives culturelles comme le Festival Afro.

Difficile, en effet, de ne pas percevoir une ambition plus grande derrière l’apparente simplicité de l’événement. Dans la courbe douce de l'architecture de ce magnifique lieu, je me suis laissé convaincre qu’ici se dessinait peut-être un futur rendez-vous incontournable de la vie culturelle bruxelloise.

La soirée s’est achevée peu avant minuit. Les dernières notes de musique programmé par le DJ Master Dream se sont dissipées, et j’ai vu les spectateurs s’éloigner à petits pas, certains chantonnant encore des refrains de Wills Tengaïshy et encore dans l'ambiance du set joyeux du DJ Master Dream. Le Vauxhall, rendu au silence nocturne, paraissait soudain immense.

Rien ne laissait supposer, quelques heures plus tôt, qu’un tel rassemblement avait pu s’y tenir. Pourtant, l’empreinte subsistait : celle d’un festival né pour durer, porté par l’énergie d’une diaspora décidée à affirmer sa présence et à partager sa culture.

Ce deuxième Festival Afro a démontré qu’il existe à Bruxelles un appétit sincère pour les expressions musicales congolaises. Il ne s’agit pas seulement de nostalgie, mais d’une vitalité créative qui continue de se renouveler, et d’un attachement profond à des traditions réinventées pour le présent.

Pour la suite, les organisateurs n’ont pas encore dévoilé la date d’une éventuelle troisième édition, mais la plupart des spectateurs semblaient prêts à réserver leur place dès maintenant. Une manière, peut-être, d’écrire la suite d’une histoire qui n’en est qu’à ses débuts.

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June 29, 2025 20:26
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June 29, 2025 21:09
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June 29, 2025 21:10
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