
Accusé par Donald Trump d’avoir orchestré un « coup d’État » contre sa présidence, Barack Obama a rompu le silence. Il dénonce une tentative grossière de détourner l’attention d’un sujet sensible : les liens persistants de Trump avec Jeffrey Epstein et la non-publication des listes promises.
Face aux insinuations de Donald Trump, Barack Obama a choisi de rompre le silence. L'ancien président américain, habituellement discret depuis son retrait de la vie politique active, a été contraint de réagir publiquement aux accusations lancées par son successeur. Trump affirme qu'Obama aurait ourdi un "coup d'État" pour faire échouer sa présidence, une déclaration choc qui survient au moment où les questions sur les liens de Trump avec Jeffrey Epstein refont surface dans le débat public. Pour de nombreux analystes, cette sortie relève moins de l'accusation politique que de la diversion stratégique.
Le 22 juillet 2025, lors d'une conférence de presse conjointe avec sa directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, Donald Trump déclare sans ambages : "Obama a préparé un coup d'État. Ils ont tenté de saboter ma présidence depuis le début. C'était de la trahison." La déclaration choque, mais n'étonne pas. Depuis plusieurs mois, Trump et ses soutiens réactivent un narratif d'ingérence et de manipulation, déjà utilisé en 2020. Cette fois, le discours s'inscrit dans un contexte électoral tendu, et surtout, en pleine réactivation médiatique de l'affaire Epstein.
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Lire l'articleCar au moment où Trump accuse Obama, plusieurs médias internationaux évoquent la possibilité d'une publication imminente de nouvelles "listes Epstein", détaillant les personnalités ayant eu des liens avérés avec le financier déchu. Si le nom de Barack Obama n'apparaît pas formellement dans ces documents, celui de Donald Trump, lui, est cité dans plusieurs dépositions judiciaires remontant à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Une rumeur persistante affirme même que Trump aurait promis, en 2016 puis en 2020, de "faire toute la lumière sur Epstein" et de déclassifier les archives judiciaires en cas d'élection. Or, selon ses opposants, rien de tel ne s'est produit pendant ses quatre années au pouvoir.
C'est dans ce contexte particulièrement tendu que Barack Obama, par la voix de son porte-parole Patrick Rodenbush, sort de sa réserve. Dans un communiqué transmis à plusieurs agences de presse, Rodenbush déclare : "Par respect pour la fonction présidentielle, notre bureau ne réagit habituellement pas aux absurdités récurrentes émanant de l'actuelle administration. Toutefois, ces affirmations sont suffisamment scandaleuses pour nécessiter une réponse. Il s'agit d'une distraction manifeste visant à détourner l'attention du scandale Epstein."Les accusations de Trump ne sont pas nouvelles. Dès 2017, il avait publiquement mis en doute la neutralité des services de renseignement, affirmant qu'une "résistance interne" cherchait à le destituer. Ce qui change, en 2025, c'est l'utilisation directe du mot "coup d'État" et l'implication personnelle de Barack Obama. Selon Tulsi Gabbard, une série de documents déclassifiés prouveraient que l'administration Obama aurait cherché à piéger Trump dès la campagne de 2016 en insistant sur l'ingérence russe. Des affirmations que dément formellement la commission bipartite du renseignement du Sénat, dont le rapport de 2020, présidé par Marco Rubio, avait conclu que la Russie avait bien tenté d'influencer l'élection, sans manipulation directe des votes.
Dans ce bras de fer politique aux relents de complotisme, la stratégie de Trump semble claire : déstabiliser son principal prédécesseur démocrate, tout en recentrant le débat sur le terrain de la "trahison" nationale. Mais cette attaque frontale intervient alors que les réseaux sociaux s'emballent sur une autre question : pourquoi les "listes Epstein" n'ont-elles jamais été publiées sous son mandat, alors qu'il l'avait promis ? Un mot-clé en particulier monte en tendance : #TrumpKnew. Des anciens soutiens de Trump, notamment dans les cercles de la droite radicale, expriment leur déception. "Il avait promis de nettoyer le marais. Il a eu quatre ans pour le faire et il a protégé les mêmes ", peut-on lire sur X.
Ce retournement de situation place Donald Trump dans une position délicate. Lui qui apparaissait comme le dénonciateur des élites se retrouve désormais accablé par son propre camp. D'autant que plusieurs médias américains enquêtent actuellement sur les relations anciennes entre Trump, Epstein et Ghislaine Maxwell, aujourd'hui incarcérée. Des photos et témoignages réapparaissent, tandis que des archives judiciaires rendues publiques en juin 2025 mentionnent Trump dans des déclarations sous serment datant de 2010.
Barack Obama, de son côté, continue d'observer une certaine distance. Sa stratégie reste celle de la défense institutionnelle : rappeler la primauté des faits, s'appuyer sur les rapports officiels, et souligner le caractère "dangereux" de toute tentative de manipulation médiatique. "Nous assistons à une mise en scène orchestrée pour délégitimer les institutions. C'est une tendance alarmante pour une démocratie", conclut son porte-parole.

Pour les observateurs, cet affrontement entre les deux figures majeures de la politique américaine contemporaine illustre la dérive progressive du débat public aux États-Unis. Là où le scandale Epstein devrait faire l'objet d'une enquête impartiale, il devient le prétexte à des luttes partisanes violentes. Dans cette tempête, la figure d'Obama est paradoxalement réhabilitée par certains républicains modérés, inquiets des attaques contre les fondements de la Constitution.
La suite des événements pourrait dépendre des prochaines décisions judiciaires : une demande de déclassification des archives liées à Epstein est actuellement examinée par un tribunal fédéral de New York. Si cette décision aboutit, elle pourrait éclairer le public sur les complicités passées – ou les silences complices – ayant permis au financier d'échafauder son réseau d'exploitation.
En attendant, l'accusation d'un prétendu "coup d'État" initié par Obama apparaît surtout comme un nouvel épisode d'une campagne visant à brouiller les pistes. Barack Obama, loin des caméras, continue de croire que les institutions parleront d'elles-mêmes. Mais dans une Amérique polarisée, où la vérité se négocie plus, cette posture suffira-t-elle à contenir les vagues ?
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