
Kinshasa – Le pasteur congolais Marcello Jérémie Tunasi, fondateur de l’église évangélique « La Compassion », se remariera ce mercredi 23 juillet 2025 à Bruxelles avec Esther Aïcha, une fidèle et servante de son ministère, exactement un an après le décès de sa première épouse, Blanche Tunasi. Cet événement a ravivé le débat sur la starification des pasteurs protestants en Afrique et sur la comparaison des parcours spirituels avec ceux des prêtres catholiques soumis au célibat.
Le 23 juillet 2025, dans une cérémonie exclusive organisée à Bruxelles, le pasteur Marcello Tunasi, âgé de 50 ans, épousera Esther Aïcha, fidèle et proche collaboratrice de son église. L’annonce avait été faite la veille, le 20 juillet, au cours d’un service à Kinshasa, confirmant ainsi que le mariage se tiendrait précisément un an après le décès tragique de sa première épouse, Blanche Odia Kandolo Tunasi, emportée le 12 juin 2024 d’une crise cardiaque en Turquie.
Dans les mois ayant suivi ce deuil brutal, le pasteur avait exprimé son besoin de ne pas rester célibataire, déclarant : « Je n’ai pas l’onction du célibat », laissant entendre qu’il envisageait de tourner la page. Ce choix s’inscrit dans une logique personnelle et spirituelle clairement assumée.
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Peu médiatisée avant l’annonce, Esther Aïcha était connue dans les cercles proches de l’église La Compassion pour son implication dans les activités sociales, notamment auprès des femmes. Présente lors des fiançailles secrètes, elle partage la vision ministérielle de Tunasi et bénéficiait de sa confiance. La tenue de leur mariage à Bruxelles souligne non seulement l’essor international de ce pasteur, mais aussi son besoin d’un cadre feutré pour cet événement personnel.
Réactions et controverse autour du calendrier
La rapidité de ce remariage, exactement un an après le décès de Blanche, a suscité des réactions partagées. Le pasteur ivoirien Camille Makosso a critiqué le timing, estimant que « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas l’onction du célibat qu’on se remarie dans la précipitation ». D’autres observateurs ont jugé ce geste trop impulsif, estimant que ce délai manquait de solennité.À l’inverse, de nombreux fidèles ont salué l’honnêteté de Tunasi et l’ont applaudi pour son courage et sa transparence, lui reconnaissant le droit de poursuivre sa vie en accord avec son ressenti personnel.
Selon certaines sources, l'annonce de ce remariage est intervenue peu après les obsèques émouvantes de Blanche, organisées au Stade Tata Raphaël, où des milliers de fidèles avaient rendu hommage à cette « femme de foi et de discrétion » . Le site rappelle que le choix d’Esther, « servante fortement impliquée dans le ministère », n’a pas manqué de surprendre, mais s’inscrit dans une démarche self-aware de leadership spirituel assumé .

Starification croissante des pasteurs protestants
Le parcours de Tunasi symbolise le phénomène grandissant de starification des pasteurs protestants francophones. Auteur, compositeur de cantiques, orateur influent sur les réseaux sociaux et dirigeant d’une église internationale, il incarne une nouvelle génération de leaders religieux médiatisés .En République Démocratique du Congo comme ailleurs en Afrique, ce modèle évangélique s’appuie sur une forte présence médiatique, des événements mondains (marche de prière, conférences internationales, livres), et une influence doublée d’un capital confiance élevé. Le mariage de Bruxelles accentue cette image de pasteur homme d’affaires et d’influence, tout en posant la question du pouvoir – symbolique, émotionnel et pratique – que ces personnalités exercent sur leurs fidèles.
Contraste avec le célibat catholique
Le mariage de Tunasi prend tout spécialement tout son sens si l’on le confronte au parcours des prêtres catholiques. Ceux-ci suivent un long cursus de séminaire, de formation philosophique et théologique, qui aboutit à un engagement dans le célibat, condition imposée pour garantir leur disponibilité totale à l’Église.
Le choix de Tunasi, libre et validé par sa communauté, marque un contraste fort avec le modèle catholique, fondé sur la discipline, la rigueur et la renonciation. Ici, la question n’est pas seulement celle du deuil, mais aussi du rôle que joue la liberté conjugale dans la construction de la crédibilité des leaders spirituels.
À 50 ans, Marcello Tunasi tourne une nouvelle page en choisissant de s’unir à Esther Aïcha, lors d’une cérémonie exclusive à Bruxelles. Ce remariage, un an jour pour jour après un deuil douloureux, illustre plusieurs dynamiques fortes : la starification des pasteurs protestants en Afrique, la quête d’authenticité dans la foi, et la juxtaposition entre engagement personnel et pouvoir religieux. Comparé au modèle catholique, ce choix personnel met en évidence une nouvelle conception du leadership spirituel, fondée sur la transparence et l’émotion, mais aussi exposée aux critiques et aux polémiques.
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