
L’enquête trimestrielle du Haut-Commissariat au Plan montre une nette progression de l’indice de confiance des ménages marocains au deuxième trimestre 2025, malgré une perception toujours très négative de leur pouvoir d’achat et de l’évolution des prix alimentaires. Entre résilience perçue et inquiétudes latentes, le moral des foyers marocains reste fragile.
Un regain de confiance significatif au T2 2025
Au deuxième trimestre de 2025, l’Indice de Confiance des Ménages (ICM) s’est établi à 54,6 points, contre 46,6 points le trimestre précédent et 46,1 points à la même période en 2024. Ce bond représente l’un des plus importants sur une base trimestrielle depuis plusieurs années, signe d’une dynamique psychologique plus optimiste dans les foyers marocains.
L’ICM, qui regroupe sept indicateurs, témoigne d’un apaisement relatif dans la perception globale du climat socio-économique. La perception du niveau de vie futur et la projection sur le chômage se sont notamment améliorées, malgré le maintien de niveaux globalement négatifs.
Des perceptions toujours sombres sur le niveau de vie et les prix
76 % des ménages estiment que leur niveau de vie s’est détérioré sur les 12 derniers mois, contre seulement 6,8 % qui notent une amélioration. Si ce pessimisme reste majoritaire, le solde d’opinion passe de -76,5 à -69,2 points, marquant un léger redressement du moral.
En projection, seuls 9,7 % des ménages s’attendent à une amélioration de leur niveau de vie dans les 12 mois à venir, contre 44,9 % qui anticipent une détérioration. Le solde d’opinion reste donc fortement négatif à -35,2 points.
Quant aux prix alimentaires, la perception est encore plus alarmante : 94,2 % des ménages déclarent une hausse des prix durant les 12 derniers mois. Et 78,9 % anticipent de nouvelles augmentations. Le solde d’opinion reste très bas à -92,5 points (évolution passée) et -76,6 points (perspectives).
Le chômage, toujours une source majeure d’inquiétude
Sur le marché du travail, la perception reste largement pessimiste. 71,8 % des ménages anticipent une hausse du chômage pour les mois à venir. Néanmoins, ce chiffre diminue par rapport aux trimestres précédents.
Le solde d’opinion sur cet indicateur atteint -57,5 points, contre -73,4 au T1 2025. Cette amélioration est notable et contribue largement à la remontée de l’ICM, même si l’inquiétude reste prépondérante dans la société marocaine.
Ce regain de confiance partielle semble refléter une stabilisation de l’emploi dans certains secteurs, à la faveur d’une reprise économique modérée constatée dans d'autres indicateurs macroéconomiques du pays.

Situation financière : entre stagnation et survie
Au niveau microéconomique, la situation financière reste tendue. Seuls 1,8 % des ménages déclarent être capables d’épargner une partie de leurs revenus. 57,6 % déclarent arriver à couvrir leurs dépenses, tandis que 40,6 % affirment devoir s’endetter ou puiser dans leur épargne.
Le solde d’opinion concernant la situation financière actuelle reste négatif à -38,8 points, malgré une très légère amélioration. Sur les 12 derniers mois, 50,1 % des ménages déclarent une dégradation de leur situation. L’indicateur correspondant s’établit à -45,9 points.
Pour l’avenir, 15,1 % des Marocains espèrent une amélioration de leur situation financière. Cette projection est encore modeste, mais progresse légèrement d’un trimestre à l’autre.
Les achats de biens durables, toujours reportés
72,7 % des ménages estiment que le contexte économique n’est pas propice à l’achat de biens durables (meubles, électroménager, voiture, etc.). Ce sentiment reste un frein à la consommation domestique. Le solde d’opinion, bien qu’en hausse par rapport aux trimestres précédents, reste très négatif à -62,8 points.
Cette frilosité face aux dépenses lourdes reflète un climat de prudence et d’incertitude, en dépit de la légère amélioration générale. La faible capacité d’épargne et les craintes inflationnistes expliquent cette réticence.
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