
La mégapole nigériane accueillera du 25 au 29 juin 2025 la 23ᵉ édition des Championnats d’Afrique d’escrime. Une compétition sportive continentale majeure dans un pays à forte dynamique économique et démographique. Lagos, avec ses contrastes et son énergie, s’impose à nouveau comme une capitale sportive montante du continent africain.
Lagos, hôte d’une compétition continentale stratégique
La ville de Lagos, capitale économique du Nigeria, accueillera la 23ᵉ édition des Championnats d’Afrique d’escrime du 25 au 29 juin 2025. L’annonce a été faite par la Fédération nigériane d’escrime, qui a confirmé la participation d’athlètes venus de plus de vingt pays africains.
Déjà hôte des éditions de 2018 (Asaba) et de 2021, le Nigeria entre dans le cercle restreint des pays d’Afrique subsaharienne, avec le Sénégal et le Mali, à avoir organisé à plusieurs reprises cette compétition continentale. La Fédération africaine d’escrime a salué cette continuité, signe d’une structuration durable du sport dans la région.
Cette édition revêt une dimension particulière : elle servira de tremplin pour la qualification aux Jeux olympiques de Paris 2024, mais aussi de vitrine pour la ville de Lagos, dans un contexte de montée en puissance de son écosystème sportif et événementiel.
Un choix révélateur du poids démographique du Nigeria
Avec plus de 223 millions d’habitants en 2024, le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. À lui seul, il représente environ 17 % de la population totale du continent. Lagos, avec ses quelque 25 millions d’habitants, figure parmi les 10 plus grandes métropoles du monde. Ce choix d’organisation n’est donc pas anodin.
Selon l’ONU, Lagos pourrait devenir la troisième ville la plus peuplée du monde d’ici 2050. Cette densité humaine constitue à la fois un défi et une opportunité : la jeunesse urbaine alimente le dynamisme sportif, tout en posant la question des infrastructures.
La tenue des Championnats d’Afrique d’escrime dans une telle mégapole souligne la volonté du Nigeria de faire rayonner une image moderne, tournée vers la jeunesse, l’excellence et la diversité culturelle. L’escrime, sport à la fois technique, esthétique et stratégique, offre une scène idéale pour conjuguer tradition et modernité.
Une économie nigériane en mutation, moteur régional
Le Nigeria, première puissance économique du continent avec un PIB de 477 milliards de dollars en 2023, selon la Banque mondiale, s’emploie à diversifier ses leviers de croissance. Si l’or noir reste le pilier de l’économie, les secteurs du numérique, de la culture et du sport prennent une importance croissante.
À travers des événements sportifs internationaux comme ce championnat d’escrime, le pays cherche à valoriser son image à l’international et à attirer des investissements étrangers dans des domaines encore peu exploités. L’organisation d’un tel événement contribue également à renforcer les infrastructures locales : hôtels, transports, équipements sportifs, etc.
Comparativement à d’autres puissances régionales comme l’Afrique du Sud ou l’Égypte, le Nigeria avance avec une forte densité humaine et une urbanisation rapide. Lagos, pôle financier majeur du golfe de Guinée, ambitionne de devenir un hub sportif et culturel continental à part entière.

Une vitrine pour la culture nigériane
Au-delà du volet compétitif, les organisateurs entendent faire de ces Championnats un événement festif. Des activités culturelles, musicales et culinaires sont prévues en marge des épreuves sportives, afin de promouvoir la richesse et la diversité du Nigeria.
Dans un pays où la culture est un vecteur de soft power – à l’image de Nollywood ou de la scène musicale afrobeat –, cette compétition sera aussi une fête populaire, ouverte à un public curieux et souvent novice en escrime. Des initiations seront proposées aux écoliers et aux étudiants, en collaboration avec des clubs locaux.
L’enjeu est aussi de démocratiser la pratique de l’escrime, trop souvent perçue comme élitiste, et d’encourager l’émergence de nouveaux talents africains dans cette discipline olympique encore marginale sur le continent.
Enjeux régionaux et perspectives pour l’escrime africaine
Les Championnats d’Afrique d’escrime de Lagos s’inscrivent dans une volonté plus large de structurer la discipline à l’échelle continentale. Avec une participation en hausse et des résultats plus compétitifs à l’international, l’Afrique entend peser davantage dans les prochaines compétitions olympiques.
Des pays comme la Tunisie, l’Égypte et le Sénégal ont déjà formé des champions reconnus, mais l’élargissement de la base pratiquante est essentiel. Lagos, par sa dimension stratégique, offre une plateforme crédible pour renforcer la coopération entre fédérations, organiser des stages continentaux, et impulser un réseau de compétitions régionales.
La Fédération nigériane d’escrime, appuyée par le ministère des Sports, voit cette édition comme un point de départ vers une professionnalisation accrue, avec pour horizon la création d’un centre régional d’excellence.
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