
Pour sa nouvelle édition, le festival Couleur Café a transformé l’esplanade du Heysel en un écrin musical vibrant. Sous l’Atomium, artistes comme Little Simz, Jordan Rakei et Dystinct ont marqué cette rentrée des festivals belges, entre shows puissants et convivialité.
Le Festival belge Couleur Café honore son nom et sonne la rentrée pour la saison des festivals
Il est un festival qui, sans jamais crier plus fort que la musique, impose sa couleur. J’y étais hier, sous un ciel qu’on aurait juré peint à la gouache, et je me suis senti à la fois minuscule et immensément vivant. Couleur Café. Même prononcé à mi-voix, le nom évoque déjà un parfum de cannelle, des échos de percussions, et une foule dansante comme des brins d’herbe sous la brise.
Cette édition 2025, la première depuis des mois que je foule le sol d’un grand festival européen en qualité d’envoyé du Kinshasa Daily News, avait pour décor l’esplanade du Heysel, au pied de l’Atomium. Exit Tour & Taxis. Ici, tout respire l’espace, l’air libre, et la promesse d’une « jungle urbaine » où musique et cultures se croisent dans un ballet aussi métissé qu’enthousiaste.
C’est cela, Couleur Café : un festival où la Belgique semble soudain devenir le centre du monde.
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L’information avait surpris quelques fidèles : Couleur Café a quitté son bastion historique de Tour & Taxis. Finies les briques rouges, place au béton lisse et à l’ombre géométrique de l’Atomium, géant de métal qui surveille les festivaliers comme un totem spatial.
Je me souviens de ma première édition à Tour & Taxis. Il y avait une chaleur moite, des effluves de brochettes et ce son de basses qui semblait venir des fondations du bâtiment. Ici, sous l’Atomium, c’est différent : le festival respire. Les allées sont plus larges, le parc épouse mieux le flux des visiteurs.
Le festival investit désormais le parc d’Osseghem, écrin de verdure serti entre les sphères argentées. Il faut avouer que l’endroit a quelque chose d’étrangement féerique. On avance entre des palmiers en pots et des guirlandes lumineuses comme dans un rêve tropical.
Ce choix, selon l’organisation, répond à un besoin de place et de confort. Mais aussi à une envie de renouer avec l’ADN du festival : la diversité, la convivialité, la dimension familiale. « Nous avions l’impression d’avoir un peu perdu notre âme », confessait un membre de l’équipe dans la presse belge ces dernières années.
Hier, en tout cas, l’âme était bel et bien revenue.
Une programmation éclectique pour 2025
Il est rare qu’un festival réussisse à marier reggae, hip-hop, soul, afrobeat et électro sans que cela sonne comme une playlist Spotify trop ambitieuse. Couleur Café y parvient.
Cette année, la scène Red vibrait des rythmes de Dystinct, jeune artiste belgo-marocain. Je l’ai vu entrer, silhouette fine, sourire éclatant. Dès les premières mesures de son tube « Tek Tek », la foule s’est transformée en chorale improvisée. C’est la marque d’un artiste qui dépasse les algorithmes : quand des milliers de personnes, de toutes cultures, connaissent tes refrains.
Dystinct, de son vrai nom Iliass Mansouri, connaît un succès grandissant. Avec un RnB teinté d’orientalisme, il séduit aussi bien au Maghreb qu’en Europe. Ces derniers mois, il enchaîne les collaborations avec des poids lourds comme MHD ou Dadju, et se prépare à une tournée qui s’annonce complète.
Non loin, sur la Green Stage, Jordan Rakei offrait un tout autre univers. L’Australien, désormais basé à Londres, est l’une des voix les plus singulières de la neo-soul. Accompagné de son groupe, il alternait piano et chant sur des morceaux comme « Clouds » ou « Family ». Le public, moins dense que sur la Red Stage, était suspendu à ses harmonies.
Jordan Rakei a sorti en 2024 « The Loop », un album salué pour ses boucles soul, ses textures jazzy et son écriture introspective. Il continue d’être l’un des secrets les mieux gardés de la soul contemporaine.
Puis est venue Little Simz, star britannique du rap conscient. Sur la Red Stage, elle a déroulé un show d’une intensité rare, enchaînant les titres de son album « No Thank You » (2022), déjà devenu un classique. Avec ses textes tranchants sur la célébrité, la solitude et la société, Little Simz reste une artiste à part, toujours plus respectée. En 2025, elle prépare un nouvel album dont elle a dévoilé quelques extraits hier, provoquant un tonnerre d’applaudissements.

Un festival intime malgré la foule
Il y a les chiffres — près de 75 000 festivaliers attendus sur trois jours — et puis il y a ce que l’on ressent. Couleur Café réussit le tour de force de rester humain.
En tant qu’envoyé du Kinshasa Daily News, j’ai pu constater la disponibilité du staff, la qualité des infrastructures, et la façon dont même la presse est accueillie avec chaleur.
Il serait indécent de m’étendre, mais il me faut confesser que j’ai été touché par la gentillesse des bénévoles, des techniciens, des programmateurs. Même dans un espace aussi vaste, on trouve toujours un sourire, un renseignement, une anecdote partagée sur un artiste ou un souvenir d’édition passée.
La gastronomie y contribue. Entre deux concerts, impossible de résister aux odeurs venues du Congo, de la Syrie ou de la Jamaïque. Samoussas, poulet moambe, ceviche… Un tour du monde culinaire en quelques mètres carrés.
Couleur Café : un héritage et un avenir
Couleur Café n’est pas qu’un festival. C’est un chapitre vivant de la culture bruxelloise. Créé en 1990, il a vu défiler sur ses scènes des artistes aussi divers que Youssou N’Dour, Lauryn Hill, Damso ou Oumou Sangaré.
Il a toujours eu cette vocation de mettre en avant la diversité culturelle, musicale et gastronomique. Ce mélange constitue son ADN et sa force.
Le déménagement sous l’Atomium en 2017 avait été perçu comme un risque. Aujourd’hui, il semble évident qu’il s’agissait d’un pari gagnant. Le festival y a trouvé un nouveau souffle.
L’organisation, forte de ses trois décennies d’expérience, a su maintenir son équilibre : être un grand festival tout en cultivant une ambiance presque familiale. Dans une Europe où les événements culturels subissent pressions économiques et sécuritaires, Couleur Café reste un modèle d’adaptabilité.
Et, hier soir, quand la foule reprenait en chœur les refrains de Dystinct sous le ciel bruxellois, j’ai eu la conviction que Couleur Café avait encore de longues et belles années devant lui.
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