
Accusé de crimes de guerre, confronté à une opinion en révolte et à une économie fragilisée, Benjamin Netanyahu multiplie les fronts militaires : Gaza, Cisjordanie, Iran. Est-ce une stratégie de survie politique ou la fin d’un cycle ?
Une popularité en berne et un mandat d’arrêt de la CPI
L'impopularité de Benjamin Netanyahu a atteint des sommets, accentuée par les fractures internes et les critiques sévères de l’opposition. En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité — famine et attaques contre des civils à Gaza —, aux côtés de Yoav Gallant.
S’il s'agit du premier mandat de ce type contre un dirigeant d'un État allié occidental, Israël conteste farouchement la compétence du tribunal, tandis que la CPI maintient sa position . Aux États-Unis, certains projets de sanction contre la Cour sont examinés, mais Washington reste un refuge diplomatique pour le Premier ministre, puisque l’Amérique n’est pas signataire du statut de Rome. Ce mandat d’arrêt plane comme une épée de Damoclès, susceptible de se transformer en piège diplomatique si Netanyahu devait voyager hors des pays alliés.
Une stratégie militaire tous azimuts depuis le 7 octobre
Tandis que l’opinion israélienne se fracture, Netanyahu opte pour une stratégie militaire offensive. Depuis les attaques du 7 octobre 2023, son gouvernement a lancé des campagnes successives à Gaza — catastrophes humanitaires dénoncées comme « génocidaires » —, réprimé la Cisjordanie et riposté à des attaques du Hezbollah au Liban, brouillant encore un peu plus la frontière entre riposte militaire et négation des droits palestiniens.
En mars 2025, la rupture de la trêve à Gaza, suite à la suspension de son procès pour corruption, a marqué un tournant : plus de civils palestiniens sont morts, et des zones entières de la Cisjordanie sont désormais interdites aux parlementaires étrangers. Ce basculement, qualifié de « génocide » par plusieurs ONG, illustre la fuite en avant du Premier ministre.
Un nouveau front : confrontation avec l’Iran
En juin 2025, Netanyahu a ordonné des frappes contre des installations nucléaires iraniennes (Natanz, Fordo, Arak), rejetant toute ingérence bilatérale. L’Iran a riposté massivement, avec des frappes sur des hôpitaux en Israël — Soroka à Beersheba — et lancé des missiles balistiques et drones.
Ce conflit a clairement fait monter la tension régionale. Trump menace d’intervenir militairement, tandis que la Russie et l’Europe appellent à la retenue . Cette pente vers la guerre perpétuelle semble répondre à une logique politique : fédérer l’opinion intérieure, masquer les critiques et légitimer son maintien au pouvoir. Mais la question demeure : combien de temps peut durer une telle stratégie sans imploser ?

Une situation économique sous tension
L’économie israélienne pâlit sous le poids du conflit. Entre l’augmentation des dépenses militaires, la chute du tourisme et le ralentissement des investissements étrangers, les indicateurs vacillent. Les hausses du pétrole et des polices d’assurance pour les exportations affectent le commerce extérieur.
Les ménages subissent déjà l’inflation, malgré une monnaie encore soutenue. L’incertitude géopolitique pèse sur la bourse de Tel-Aviv, et les agences de notation baissent la note souveraine. L’augmentation du service de la dette, combinée à la pression sociale, creuse un fossé avec une population qui ne perçoit plus nécessairement sa nation comme un bastion sûr.
Un homme acculé — mais peut‑être encore intouchable
Au cœur de ce maelström — militaire, juridique, économique et politique —, Netanyahu fait face à un dilemme : sortir du gouvernement pourrait alléger une pression politique, mais l’exposerait davantage à la justice. Sortir précipitamment et perdre son immunité serait suicidaire sauf à garantir un procès à huis clos, voire une amnistie future, qui paraît improbable.
Sa stratégie consiste à prolonger la guerre, garder l’opinion soudée et retarder les échéances judiciaires jusqu’à ce que les voix modérées s’essoufflent. Toutefois, cette fuite en avant est une course contre la montre : un conflit prolongé épuise l’économie et use l’alliance américaine malgré son soutien diplomatique.
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