Avec plus de deux millions de nuitées enregistrées en quatre mois, Agadir confirme son statut de locomotive du tourisme marocain. Les visiteurs britanniques prennent la tête, tandis que les réformes urbaines et les ambitions économiques du royaume renforcent l’attractivité de la destination.

Un premier quadrimestre exceptionnel à Agadir

Agadir n’est pas seulement une ville côtière bercée par les vents de l’Atlantique. C’est désormais un baromètre du dynamisme économique du Maroc. Avec plus de deux millions de nuitées enregistrées entre janvier et avril 2025, la station balnéaire signe une hausse de 12 % par rapport à la même période l’année précédente. Le taux d’occupation des établissements hôteliers atteint 70 %, avec une durée moyenne de séjour de 5 nuits. À la faveur d’un plan de développement urbain ambitieux et d’une offre hôtelière rénovée, Agadir attire un nombre croissant de voyageurs, consolidant son statut de hub touristique national.

La surprise vient de la première place désormais occupée par les touristes britanniques (28 % des arrivées étrangères), supplantant les Français (24 %). Une dynamique favorisée par des liaisons aériennes renforcées, notamment via Ryanair, EasyJet et British Airways. Le tourisme domestique, lui aussi, reste un pilier fondamental avec 13 % des nuitées enregistrées — un chiffre amené à croître avec les périodes de vacances estivales et religieuses.

Le tourisme, pilier stratégique du PIB marocain

Le tourisme représente environ 7 % du produit intérieur brut marocain et constitue l’un des principaux pourvoyeurs de devises, d’emplois et de projets structurants. En 2023, le Maroc a accueilli 14,5 millions de touristes, un record historique. En 2024, le pays visait la barre des 17 millions. Agadir, Marrakech, Fès, Dakhla et Tanger concentrent l’essentiel de cette croissance.

Ce secteur est central dans la feuille de route "Tourisme 2023-2026" qui entend hisser le Maroc parmi les 10 premières destinations mondiales d’ici 2030. Le pays parie sur une montée en gamme de l’offre, des connexions internationales accrues et une diversification des marchés — notamment africains, asiatiques et américains.

À titre comparatif, des économies comme la Tunisie (13 % du PIB en 2019 pour le tourisme) ou la Thaïlande (12 % avant la pandémie) montrent une plus forte dépendance au tourisme, mais peinent parfois à garantir une stabilité politique et une qualité d’infrastructure équivalente à celle du Maroc.

Un modèle économique résilient et en mutation

Porté par une reprise post-Covid maîtrisée, le Maroc affiche un taux de croissance estimé à 3,5 % pour 2024 selon la Banque mondiale. Le pays a réussi à contenir l’inflation, à maintenir la stabilité de sa monnaie et à stimuler les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques, dont le tourisme.

Entre 2019 et 2024, le Maroc a multiplié les projets structurants : nouveau terminal de l’aéroport d’Agadir, extension du réseau autoroutier vers les provinces du Sud, rénovation du front de mer, promotion du tourisme durable, digitalisation des réservations et renforcement de la formation aux métiers de l’hôtellerie.

Ces efforts s’inscrivent dans un modèle qui, sans être totalement extractif comme certains pays pétroliers, conjugue agriculture, services, industrie et tourisme. Le Maroc fait ainsi figure de bon élève du continent, avec un PIB de près de 150 milliards USD, se plaçant juste derrière l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud.

Le Maroc, locomotive touristique, un modèle pour l’Afrique centrale ? Alors que le Maroc affiche une croissance touristique soutenue, certains pays africains observent avec intérêt les ressorts de cette réussite. En République démocratique du Congo, où le secteur reste sous-exploité malgré des atouts naturels considérables – des volcans du Nord-Kivu aux rives du fleuve Congo –, les autorités évoquent de plus en plus la nécessité d’une stratégie nationale. Le ministère du Tourisme à Kinshasa planche actuellement sur un plan de valorisation des sites culturels et naturels, en s’inspirant des partenariats public-privé qui ont dopé les performances marocaines.

Objectif 2030 : tourisme, sport et diplomatie d’influence

L’horizon 2030 est clairement balisé : avec la co-organisation de la Coupe du monde de football avec l’Espagne et le Portugal, le Maroc entend mettre en vitrine ses infrastructures et son savoir-faire en matière d’accueil. Agadir devrait figurer parmi les villes-hôtes, profitant des retombées économiques, médiatiques et symboliques.

Par ailleurs, la montée en puissance du soft power marocain passe par le sport, la culture, les congrès et les partenariats stratégiques avec l’Europe, le Golfe, la Chine et certains pays d’Afrique subsaharienne. Le tourisme devient alors une interface majeure d’influence.

Selon les prévisions du Haut-Commissariat au Plan, le PIB du Maroc pourrait atteindre 190 milliards USD d’ici 2030. Le tourisme devrait y jouer un rôle encore plus central, notamment dans la création d’emplois qualifiés, l’attractivité régionale et l’ancrage du pays dans les chaînes de valeur mondiales.

Agadir, vitrine d’un Maroc qui change

La success story d’Agadir est à l’image du Maroc : ancrée dans l’histoire mais résolument tournée vers l’avenir. La ville, détruite par un séisme en 1960, s’est reconstruite avec une résilience exemplaire. Elle offre aujourd’hui un visage moderne, attractif et connecté aux grandes tendances du voyage contemporain.

Avec l’essor du nomadisme digital, des séjours en famille, des retraites bien-être ou des congrès internationaux, Agadir diversifie son offre et ses ambitions. Le partenariat entre acteurs publics et privés y est un levier essentiel. Les investissements ne cessent d’affluer, les chaînes hôtelières internationales se disputent les meilleurs emplacements et la marque "Maroc" gagne en consistance.

Le pari est donc clair : faire du tourisme un moteur inclusif, durable et stratégiquement aligné sur les ambitions économiques et géopolitiques du Royaume à l’horizon 2030.

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