L’Algérie et la France sont parvenues à un accord pour sortir de la crise bilatérale après plusieurs mois de tensions, selon des sources diplomatiques. Le dossier du Sahara occidental, au cœur des désaccords, n’a pas été retenu dans les discussions, marquant un infléchissement de la position algérienne. Cet apaisement intervient dans un contexte de rééquilibrage géopolitique au Maghreb.
Les présidents algérien et français ont acté lundi la sortie de crise entre leurs deux pays par un communiqué conjoint, mettant fin à neuf mois de tensions diplomatiques. L’entretien téléphonique entre Abdelmadjid Tebboune et son homologue français a permis d’établir une feuille de route commune, sans toutefois évoquer le dossier du Sahara occidental, à l’origine du différend.
Selon des sources diplomatiques, cet accord marque un apaisement après une période de fortes tensions déclenchées en juillet 2024. Le texte détaille les mécanismes de relance de la coopération bilatérale, mais ne mentionne pas explicitement le territoire disputé, pourtant au cœur des frictions récentes.
La France et l'Algérie ont acté la relance de leur partenariat sur plusieurs dossiers clés, selon le communiqué conjoint publié lundi. Les deux pays rétablissent notamment :
- Le dialogue stratégique et sécuritaire
- La coopération en matière de migration et de justice
- Les travaux communs sur la mémoire coloniale
- Les échanges économiques et commerciaux
Par ailleurs, des sources proches du dossier évoquent une possible libération prochaine de l'écrivain Boualem Sansal, 80 ans, incarcéré en Algérie. Cette mesure, motivée par "son âge et son état de santé" (cancer de la prostate), s'inscrirait dans le contexte d'apaisement actuel.
Contexte :
Cette reprise globale des relations intervient après neuf mois de tensions diplomatiques, marquées notamment par :
- La suspension par l'Algérie de son accord de coopération militaire avec la France (octobre 2024)
- Le rappel pour consultations de son ambassadeur à Paris
- Des échanges commerciaux en baisse de 30% sur la période
Condamnation d'un écrivain et tensions diplomatiques entre l'Algérie et la France
Alger/Paris, [date] (AFP) – Le romancier algérien Boualem Sansal a été condamné jeudi 27 mars à cinq ans de prison ferme pour des déclarations concernant les frontières algéro-marocaines, selon une source judiciaire. L'écrivain, en détention depuis novembre 2024, avait évoqué dans un média français des modifications territoriales durant la période coloniale.
Contexte diplomatique
Cette décision intervient alors que les relations algéro-françaises montrent des signes d'apaisement après plusieurs mois de tensions. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a obtenu un soutien limité de Paris pour la révision de l'accord d'association Algérie-Union européenne, selon des sources diplomatiques.
La question du Sahara occidental
Le dossier du Sahara marocain, source de vives tensions, a été notablement absent des récentes discussions bilatérales. Le 22 mars, M. Tebboune avait surpris en déclarant que la position française sur ce territoire "ne dérangeait pas l'Algérie", marquant un net changement de ton par rapport aux précédentes déclarations officielles.
Analyse
Les observateurs notent que ce revirement intervient après que l'Algérie avait vivement critiqué la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, qualifiant cette position de "provocation" en 2024.
L'Algérie opère un revirement notable sur la question du Sahara occidental dans ses relations avec la France
Alger/Paris, [date] (AFP) – Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a marqué un changement significatif de position concernant le Sahara occidental dans les relations avec la France, selon des analystes politiques. Ce repositionnement intervient après des mois de tensions diplomatiques entre les deux pays.
Un changement de stratégie
Contrairement à sa réaction face à l'Espagne – où l'Algérie avait progressivement atténué ses critiques après le soutien madrilène au plan d'autonomie marocain –, le revirement algérien vis-à-vis de la France apparaît plus net. Le Sahara occidental, autrefois centrale dans les relations franco-algériennes, semble désormais écarté des contentieux bilatéraux.
Une nouvelle donne géopolitique
Ce développement marque un tournant dans les relations de la France avec le Maghreb :
- Le sujet du Sahara, longtemps facteur d'équilibre, perd son caractère central
- L'Algérie évite désormais d'en faire un point de friction avec ses partenaires
- Cette évolution suit la reconnaissance croissante par la communauté internationale de la souveraineté marocaine
Analyse
Les observateurs interprètent ce repositionnement comme :
- Un constat d'impuissance face à la dynamique internationale
- La volonté d'éviter de nouvelles crises diplomatiques coûteuses
- Un réalignement pragmatique, malgré les tensions persistantes avec le Maroc
Le communiqué conjoint du 31 mars, qui évite soigneusement le sujet, acte cette nouvelle approche. Reste à voir comment Alger gérera cette question sur d'autres théâtres diplomatiques.
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Politique
Sahara : l'Algérie ne conteste pas la position française