Le président américain Donald Trump a annoncé une nouvelle interdiction d’entrée sur le sol américain pour les ressortissants de 19 pays, dont sept situés en Afrique. Cette mesure, justifiée par des impératifs de sécurité nationale, suscite de vives réactions diplomatiques.

Un nouveau décret dans la continuité des politiques migratoires de 2017

WASHINGTON – Donald Trump, candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre 2025, a annoncé mercredi un nouveau décret migratoire interdisant l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de 12 pays, et imposant des restrictions renforcées à ceux de 7 autres. Ce « travel ban », qui entrera en vigueur lundi à 00h01, vise officiellement à renforcer la sécurité intérieure des États-Unis face aux menaces terroristes et aux risques liés à l’immigration illégale.

Parmi les 12 pays dont les citoyens sont désormais interdits de séjour aux États-Unis figurent : l’Afghanistan, le Myanmar, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Les voyageurs originaires du Burundi, de Cuba, du Laos, de la Sierra Leone, du Togo, du Turkménistan et du Venezuela sont quant à eux soumis à des restrictions accrues.

Ce décret rappelle celui de janvier 2017, signé peu après l’entrée en fonction de Trump lors de son premier mandat. À l’époque, le décret avait provoqué un tollé international et semé la confusion dans les aéroports. Cette fois, l’administration Trump a laissé un délai de plusieurs jours avant l’entrée en vigueur du texte, afin d’éviter tout chaos logistique.

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Une mesure justifiée par la sécurité nationale et le contrôle migratoire

Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, Donald Trump a justifié ce durcissement en évoquant les risques liés aux séjours prolongés de certains visiteurs après l’expiration de leur visa. Il a notamment cité l’attentat survenu à Boulder, dans le Colorado, comme illustration de ces risques, bien que le suspect soit originaire d’un pays — l’Égypte — non concerné par la mesure.

L’administration américaine affirme que plusieurs des pays visés ne disposent pas de systèmes de contrôle d’identité ou de partage d’informations jugés suffisants pour garantir la fiabilité des voyageurs avant leur arrivée sur le territoire américain. Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) précise que les pays sanctionnés n’ont pas répondu favorablement aux demandes de coopération en matière de sécurité ou de contrôle de l’immigration.

Si certains des pays figurent déjà sur la liste noire de la première version du travel ban, d’autres, comme le Congo ou le Tchad, apparaissent ici pour la première fois dans ce type de mesure. L’administration Trump souligne également que cette politique s’inscrit dans un cadre plus large de lutte contre le terrorisme international.

Vives réactions sur le continent africain

L’annonce du décret a suscité des réactions immédiates sur le continent africain, où sept pays sont directement concernés. Le Tchad, par la voix de son président Mahamat Idriss Déby Itno, a dénoncé la mesure comme injuste et stigmatisante. « Le Tchad n’a ni des avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté », a-t-il déclaré dans un message posté sur sa page Facebook. En guise de représailles, le Tchad a suspendu la délivrance de visas pour les citoyens américains.

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abdoulaye Sabre Fadoul, s’est également exprimé, disant être « surpris par cette annonce » et contestant le motif sécuritaire invoqué par Washington. Il a rappelé « l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme » et souligné que le pays est l’un des alliés stratégiques des États-Unis dans la région du Sahel.

À Brazzaville, le porte-parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla, a exprimé son incompréhension : « Nous pensons qu’il s’agit d’un malentendu. Le Congo n’est pas un pays terroriste, n’abrite aucun terroriste, n’est pas connu pour avoir une vocation terroriste. » Le gouvernement congolais espère une révision rapide de la décision.

Le président américain Donald Trump a enchaîné les déclarations chocs cette semaine, déclenchant l’inquiétude de Wall Street. Conflit ouvert avec Elon Musk, menace de taxer les importations européennes jusqu’à 50 %, critiques virulentes contre l’Allemagne et propos jugés déplacés envers Friedrich Merz : les marchés réagissent. La Bourse recule, les analystes s’interrogent sur la stabilité économique à venir. La croissance américaine, déjà fragile, pourrait pâtir de cette escalade verbale.

Une décision critiquée par l’Union africaine

L’Union africaine s’est dite « préoccupée » par la portée de cette mesure et ses possibles conséquences diplomatiques. Dans un communiqué, la Commission de l’UA a demandé des éclaircissements à l’administration américaine et exprimé son inquiétude face à une politique jugée discriminatoire. L’organisation panafricaine craint un isolement diplomatique de certains de ses membres et appelle à une réévaluation des critères utilisés par les États-Unis.

Des observateurs soulignent que ce décret pourrait affecter les relations économiques et de coopération entre les pays africains concernés et les États-Unis, notamment en matière de développement, de santé ou de sécurité. Le risque d’un effet domino avec d'autres États décidant de mesures de réciprocité n’est pas exclu.

Un enjeu électoral sous-jacent à quelques mois de la présidentielle américaine

À cinq mois de l’élection présidentielle américaine, cette décision résonne aussi comme un signal fort envoyé à l’électorat conservateur, sensible aux questions de sécurité nationale et d’immigration. Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine un marqueur de sa politique depuis 2016, réactive ainsi un des axes centraux de sa campagne.

Le nouveau travel ban pourrait avoir un impact sur la diaspora africaine vivant aux États-Unis, ainsi que sur les étudiants, touristes et familles dont les projets de voyage seront compromis. Les experts du droit migratoire s’interrogent sur la légalité de la mesure, mais notent que la Cour suprême avait déjà validé une version antérieure de ce décret en 2018, renforçant juridiquement la position de l’administration Trump.

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