
Lors d’une tournée régionale sans précédent, Donald Trump a signé plusieurs accords commerciaux majeurs au Qatar, en Arabie saoudite et aux Émirats, tout en annonçant la levée des sanctions américaines sur la Syrie. L’absence d’une visite en Israël suscite interrogations et spéculations.
Une tournée sans précédent et un partenaire manquant
Le président américain Donald Trump a achevé une tournée diplomatique de quatre jours au Moyen-Orient, centrée sur les relations commerciales et sécuritaires avec les monarchies du Golfe. Cette visite, débutée à Riyad avant des étapes à Doha et Abou Dhabi, a attiré l’attention autant par les accords signés que par l’absence remarquée d’une étape traditionnelle dans ce type de déplacement présidentiel : Israël.
Jamais un président américain n’avait visité l’Arabie saoudite et le Qatar sans faire escale en Israël depuis les années 1980. Cette omission, selon des analystes interrogés par l’AFP, témoigne d’un changement d’axe diplomatique plus profond. « Le président Trump cherche à repositionner les États-Unis dans une logique d’affaires et de stabilisation régionale, quitte à froisser ses alliés historiques », explique un diplomate occidental basé à Beyrouth.
Interrogé en marge du sommet économique de Riyad, Donald Trump s’est contenté de déclarer que « chaque tournée a ses priorités » avant d’ajouter : « Nous avons d’excellentes relations avec Israël. Mais aujourd’hui, l’urgence est ailleurs. »
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Durant cette tournée, plusieurs protocoles d’accord ont été signés, principalement dans les secteurs de la défense, de l’énergie et des infrastructures numériques. En Arabie saoudite, un contrat estimé à 45 milliards de dollars a été conclu avec Aramco et des entreprises américaines, incluant des transferts de technologies dans le domaine de la transition énergétique et de la cybersécurité.
À Doha, les discussions ont abouti à un partenariat renforcé entre les États-Unis et le Qatar dans l’aéronautique civile et militaire. Une joint-venture entre Boeing et Qatar Airways a été annoncée, ainsi que des investissements croisés dans les domaines du cloud computing et de l’intelligence artificielle.
« Ce que nous construisons, ce sont des ponts d’affaires qui renforceront aussi notre sécurité collective », a commenté le président américain depuis Abou Dhabi, où une plateforme logistique conjointe a été annoncée entre le port de Djebel Ali et plusieurs entreprises américaines du secteur maritime.
Les Émirats arabes unis ont également signé un accord prévoyant une coopération sur les infrastructures critiques en mer Rouge, avec le soutien indirect de l’Égypte et de l’Arabie saoudite.
Un revirement spectaculaire sur la Syrie
Mais l’annonce la plus retentissante de la tournée a été faite à Riyad, lors d’un forum économique réunissant plusieurs chefs d’État et de gouvernement arabes. Donald Trump a déclaré qu’il ordonnerait la levée complète des sanctions américaines visant la Syrie, à la demande du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
« C’est leur moment de briller. Nous levons tout. Bonne chance, Syrie », a lancé le président américain sous les applaudissements de la salle. Dans la foulée, le secrétaire d’État Marco Rubio a précisé que le département du Trésor s’apprêtait à émettre des licences générales couvrant des secteurs clés de l’économie syrienne, dans le cadre d’un assouplissement du Caesar Syria Civilian Protection Act.
Le gouvernement syrien a immédiatement salué cette décision comme un « tournant décisif » et une « chance vitale » de reconstruire le pays. Des scènes de liesse ont été observées à Damas, Alep et Homs, où des foules sont descendues dans les rues brandissant des drapeaux syriens et des pancartes à l’effigie de Trump.
Cette volte-face américaine intervient après treize années de guerre et d’isolement diplomatique. Elle soulève toutefois de nombreuses questions, notamment au sein même de l’administration américaine, où plusieurs hauts responsables ont confié à la presse avoir été pris de court par l’annonce.

Une politique étrangère centrée sur les intérêts économiques
Le président Trump, qui a souvent revendiqué une approche transactionnelle des relations internationales, semble vouloir recentrer la diplomatie américaine autour de grands projets économiques et sécuritaires. En écartant Israël de cette tournée et en se rapprochant de la Syrie avec l’aval de Riyad, il envoie un signal fort d’un repositionnement stratégique.
« Il ne s’agit pas d’idéologie, mais d’efficacité », a-t-il déclaré à la presse. « Nous voulons que les pays du Moyen-Orient soient prospères, autonomes, stables. Et nous voulons être leurs partenaires dans cette transformation. »
Les observateurs notent que ce virage s’inscrit également dans un contexte de compétition accrue avec la Chine, qui développe elle aussi des partenariats d’infrastructures à grande échelle dans la région. Le Moyen-Orient, à l’intersection des routes énergétiques et numériques mondiales, devient un théâtre majeur d’influence.
Pour Washington, il ne s’agit plus seulement de contenir des adversaires ou de soutenir des alliés, mais d’investir, de construire et de redistribuer son influence à travers des projets tangibles.
Réactions internationales et perspectives incertaines
La tournée de Donald Trump suscite des réactions contrastées. À Bruxelles, plusieurs diplomates européens se sont montrés préoccupés par la levée des sanctions sur la Syrie, estimant qu’aucune condition politique sérieuse n’avait été posée en contrepartie. « Il ne faut pas récompenser un régime sans garanties de réforme ou de justice », a déclaré un représentant de la diplomatie française.
En Israël, le silence officiel contraste avec les commentaires de plusieurs responsables politiques de l’opposition, qui y voient une « trahison symbolique ». Le gouvernement de Benjamin Netanyahou n’a pas réagi publiquement, mais des sources diplomatiques ont indiqué qu’un appel téléphonique entre les deux chefs d’État aurait lieu « prochainement ».
De son côté, la Russie a salué le changement de ton américain, tout en appelant à « un dialogue pragmatique et multilatéral » sur l’avenir de la Syrie. La Chine, quant à elle, a réaffirmé son soutien à la reconstruction syrienne « sans conditions ni sanctions ».
Reste à savoir si cette inflexion de la politique étrangère américaine résistera au choc des réalités diplomatiques et aux réactions internes. Mais à l’échelle du Moyen-Orient, une chose est claire : la visite de Donald Trump pourrait bien marquer le début d’un nouvel équilibre régional.
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