
Rabat – Face à une canicule précoce et à une sécheresse persistante, l’agriculture marocaine subit en 2025 des pertes majeures. De la région du Souss à celle de Fès-Meknès, les cultures dépérissent, les barrages sont à sec, et les agriculteurs réorganisent en urgence leur travail quotidien. Le gouvernement accélère ses plans de résilience, tandis que la société civile se mobilise pour préserver l’un des piliers de l’économie nationale.
Régions les plus touchées par la crise climatique
Le Maroc affronte une canicule d’une intensité exceptionnelle, avec des températures dépassant les 47°C dans certaines zones intérieures. Les régions de Souss-Massa, Marrakech-Safi et Fès-Meknès figurent parmi les plus durement frappées. Les cultures maraîchères, les vergers et les plantations céréalières y subissent une pression thermique inhabituelle.
Dans la plaine du Haouz, la production de pastèques, d’oliviers et de tomates chute drastiquement. Le manque d’eau, couplé à une forte évapotranspiration, a asséché les sols déjà appauvris par plusieurs années de déficit hydrique. Des exploitations agricoles familiales sont contraintes de laisser des parcelles en jachère.
Les stations de pompage, devenues indispensables, fonctionnent à plein régime, augmentant les coûts pour les petits exploitants et pesant sur le réseau électrique national.
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Le secteur agricole marocain, qui représente près de 13% du PIB et emploie plus de 30% de la population active, traverse l’une de ses crises les plus sérieuses. Les épisodes climatiques extrêmes s’enchaînent : sécheresse structurelle, déficit pluviométrique et désormais des vagues de chaleur précoces et prolongées.
La floraison des cultures est fortement perturbée. Le taux d’avortement floral sur les tomates, melons et poivrons atteint 40 % dans certaines régions. Les fruits restants sont plus petits, parfois éclatés, donc invendables.
Kamal Aberkani, agronome à Agadir, précise : « Nous assistons à une forme de stress combiné sur les plantes – thermique, hydrique et salin – qui les empêche de se développer normalement. »
Pour protéger les travailleurs agricoles, de nombreuses exploitations ont adopté de nouveaux horaires. Les journées débutent désormais à 5 heures du matin et se terminent avant midi, une adaptation rendue nécessaire par les risques de coups de chaleur.
Gouvernement et institutions : des réponses urgentes mais limitées
Le gouvernement marocain a réactivé son Plan National d’Économie d’Eau d’Irrigation (PNEEI) et lancé de nouveaux appels à projets pour développer le dessalement de l’eau de mer. L’objectif est de sécuriser l’approvisionnement en eau pour l’irrigation, notamment dans les zones littorales.
Plusieurs stations de dessalement sont en cours de construction, notamment à Dakhla et Agadir. Cependant, ces projets à long terme peinent à répondre à l’urgence actuelle. Le taux de remplissage des barrages reste bas, oscillant autour de 30 % au niveau national selon le dernier bulletin hydraulique du ministère de l’Équipement.
Le programme de soutien exceptionnel aux agriculteurs, mis en place depuis février, prévoit des subventions sur les semences, les intrants et l’électricité agricole. Mais selon plusieurs syndicats paysans, l’aide reste insuffisante et mal répartie.

Mobilisation citoyenne et initiatives locales
Face à l’ampleur de la crise, plusieurs ONG environnementales et associations locales ont lancé des campagnes de sensibilisation à l’économie d’eau. À Marrakech, des ateliers de formation sur l’irrigation au goutte-à-goutte sont organisés gratuitement. À Taroudant, des agriculteurs partagent leurs bonnes pratiques de culture sous ombrière pour limiter l’impact des températures.
Des plateformes digitales émergent également pour faciliter le partage de ressources, comme les groupes WhatsApp entre coopératives agricoles. Ces réseaux permettent l’entraide, la location d’équipements, ou la mise en commun de données météorologiques.
Selon Rachid Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, « l’agriculture marocaine doit entrer dans une nouvelle ère où résilience, innovation et coopération sont les maîtres-mots ».
Une économie verte en question
La crise climatique actuelle interroge la stratégie marocaine de développement agricole et énergétique. Si le pays a fait des progrès notables dans les énergies renouvelables et l’irrigation rationnelle, l’ampleur des impacts démontre que les infrastructures, la gouvernance et les comportements doivent évoluer rapidement.
La planification agricole est également remise en question. Plusieurs experts appellent à privilégier des cultures locales moins consommatrices d’eau, comme les légumineuses ou les variétés céréalières adaptées à la sécheresse, au détriment de cultures à haute valeur commerciale mais intensives, comme les avocats ou les fruits rouges.
Alors que le Maroc vise une croissance verte à l’horizon 2030, cette canicule agit comme un test grandeur nature pour l’ensemble du modèle agro-économique.
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