
inshasa veut s’appuyer sur ses partenaires historiques pour réussir un projet urbain ambitieux de 50 milliards de dollars, appelé à accueillir cinq millions d’habitants. La Belgique figure parmi les alliés économiques sollicités pour participer à cette transformation majeure.
Un projet colossal pour désengorger une capitale surpeuplée
La République démocratique du Congo (RDC) a lancé un appel aux entreprises belges pour participer au projet d’extension urbaine « Kinshasa Kia Mona », une initiative stratégique visant à faire face à l’explosion démographique de la capitale congolaise. Kinshasa, aujourd’hui l’une des villes les plus densément peuplées au monde, voit sa population croître de manière vertigineuse. Selon les projections du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), la ville pourrait atteindre 25 millions d’habitants d’ici 2035. Un défi d’urbanisation inédit pour une ville initialement pensée, à l’époque coloniale, pour 500 000 habitants.
Face à cette urgence démographique et à une pression croissante sur les infrastructures, le président Félix Tshisekedi a lancé un projet ambitieux : la construction d’une ville satellite à 45 kilomètres de Kinshasa. Kinshasa Kia Mona, qui signifie « Kinshasa du futur » en lingala, ambitionne d’accueillir cinq millions d’habitants sur un périmètre de 43 000 hectares. L’extension intégrera des infrastructures modernes : quartiers résidentiels, université, hôpitaux, zone industrielle, quartier financier, port et installations énergétiques.
L’investissement total pour ce projet s’élève à 50 milliards de dollars. Il ne sera pas financé par l’État, mais par le biais de partenariats public-privé (PPP) organisés par le promoteur financier Carousel Finance, basé au Royaume-Uni et en Suisse. À ce jour, environ 18,5 milliards de dollars ont déjà été levés.
150 000 m² dédiés au commerce, résidentiel et industrie à Kinshasa
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Dans cette dynamique, Kinshasa cherche à réactiver ses liens historiques avec la Belgique. Plusieurs rencontres ont déjà été organisées, dont un petit-déjeuner d’affaires à l’ambassade de la RDC à Bruxelles, afin de séduire les investisseurs belges. Parmi les participants figuraient des entreprises majeures comme le port d’Anvers, le groupe de construction Besix, la société de dragage Deme, la filiale belge du conglomérat Siemens, la banque Rawbank, ainsi que des entités publiques telles que l’Agence wallonne à l’exportation (Awex) et Bio Invest.
Selon Jafar Hilali, directeur de Carousel Finance, « la Belgique est un partenaire historique. Il est naturel qu’elle ait une place centrale dans cette aventure ». Même discours du côté de Thierry Katembwe, directeur du Comité stratégique de supervision du projet, qui estime que « les entreprises belges ont une expertise précieuse, notamment dans les domaines de la construction, de la planification urbaine, des énergies renouvelables, du droit et de la logistique ».
À ce jour, l’entreprise anversoise IIDG est la seule à avoir officialisé un contrat avec la RDC. Elle construira une plateforme hospitalière et un complexe hôtelier pour un montant de 300 millions de dollars. « Ce partenariat est un symbole fort. Il faut que d’autres entreprises belges emboîtent le pas », plaide Guillaume Tefengang, avocat représentant IIDG.
Une compétition internationale féroce : la Chine en pôle position
Malgré cette volonté d’inclure les partenaires européens, la Chine reste l’acteur dominant du projet. Le géant China State Construction Engineering (CSCEC), plus grande entreprise de construction au monde, a déjà décroché le contrat pour la cité industrielle, qui comprendra 1 500 usines. Ce seul chantier représente un investissement de 8 milliards de dollars et prévoit la mobilisation immédiate de 30 000 travailleurs.
La Chine, qui souhaitait initialement piloter l’ensemble du projet, doit aujourd’hui faire face à une diversification voulue par les autorités congolaises. Plusieurs entreprises européennes, dont Dassault Systèmes, ainsi que des groupes turcs, américains et du Golfe, sont en pourparlers. Abu Dhabi Ports, par exemple, a manifesté son intérêt pour la construction des infrastructures portuaires.
Selon les observateurs, cette ouverture à la concurrence est aussi une stratégie diplomatique du Congo pour réduire sa dépendance à Pékin, tout en élargissant ses partenariats économiques. La présence belge est ainsi perçue comme un contrepoids stratégique et historique, notamment dans un contexte géopolitique incertain.

Des enjeux économiques et sociaux majeurs pour la RDC
Le projet Kinshasa Kia Mona ne répond pas uniquement à des préoccupations urbaines. Il s’inscrit dans une stratégie de développement national plus large. La création d’emplois, la montée en compétence de la main-d’œuvre locale, l’accès au logement et l’amélioration des services publics sont au cœur des priorités gouvernementales.
Selon la Banque mondiale, la RDC connaît une croissance économique soutenue, avec un PIB estimé à 66,5 milliards de dollars en 2023. Toutefois, cette croissance reste inégalement répartie, et le taux de pauvreté demeure élevé, touchant près de 60 % de la population. En outre, plus de 70 % des habitants de Kinshasa vivent dans des quartiers informels.
Avec Kinshasa Kia Mona, les autorités espèrent poser les bases d’une ville moderne, inclusive, durable, et moins sujette aux problèmes de salubrité et de congestion. « Ce projet doit être un catalyseur du développement national », explique Thierry Katembwe. « Il est aussi l’occasion d’ouvrir la RDC au monde, en renforçant ses partenariats économiques stratégiques ».
Entre opportunités économiques et incertitudes sécuritaires
Le développement du projet se poursuit malgré un contexte sécuritaire tendu. L’est du pays reste secoué par les violences du groupe rebelle M23, soutenu, selon Kinshasa, par le Rwanda. Ce conflit a un impact sur l’image du pays, et donc sur l’attractivité des investisseurs.
Christian Ndongala Nkunu, ambassadeur de la RDC en Belgique, reste confiant : « Certes, les investisseurs n’aiment pas le bruit des balles. Mais nous œuvrons diplomatiquement pour un retour à la paix. Et ce projet urbain est un symbole fort de la résilience et de l’avenir du pays ».
Un forum d’investisseurs prévu à Londres dans les prochains mois devrait permettre de continuer à élargir le cercle des partenaires. Pour la RDC, comme pour la Belgique, Kinshasa Kia Mona représente une opportunité unique de renforcer une coopération économique mutuellement bénéfique.
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