
Dans la nuit du 9 au 10 mai, le village de Kasaba, situé dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, a été frappé par de violentes inondations causées par des pluies diluviennes. Le bilan provisoire fait état d’au moins 104 morts, selon les autorités locales, avec un lourd tribut payé par les enfants et les personnes âgées. Le drame a été confirmé par Sammy Kalonji, administrateur du territoire, qui a signalé d’« énormes dégâts matériels ». Kasaba, localité enclavée située près des rives du lac Tanganyika, a vu la rivière éponyme sortir de son lit, emportant habitations, arbres et pierres sur son passage. Les intempéries ont surpris les habitants durant leur sommeil, rendant les secours particulièrement difficiles. Cette catastrophe naturelle rappelle une nouvelle fois la vulnérabilité structurelle de certaines zones rurales de la RDC face aux aléas climatiques. Dans ce contexte, l’urgence humanitaire s’ajoute aux défis logistiques, Kasaba n’étant accessible que par voie lacustre et coupée des réseaux de communication.
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Bernard Akili, chef du secteur de Nganja, a précisé que 150 habitations ont été entièrement détruites et 28 personnes blessées. Une source de la société civile locale, contactée par l’Agence France-Presse, affirme quant à elle que 119 corps auraient été retrouvés. L’accès difficile au village, dépourvu de réseau mobile, complique la coordination des secours et la mise en œuvre d'une aide d’urgence. L’intensité du phénomène et la soudaineté des inondations ont laissé les habitants sans aucune chance d’évacuation. Ce drame illustre l’isolement logistique de nombreuses localités congolaises, particulièrement exposées aux catastrophes environnementales en raison d’un urbanisme mal planifié et de l’absence d’infrastructures de prévention. L’aide humanitaire, encore difficile à organiser sur le terrain, devra prendre en compte ces contraintes structurelles pour répondre efficacement aux besoins des survivants et des familles endeuillées. Cette situation souligne également le manque criant d’anticipation des risques climatiques en milieu rural, notamment dans les zones bordant les grands lacs africains.
Des inondations récurrentes liées à la déforestation et à l’urbanisation anarchique
Le Sud-Kivu, comme d’autres provinces de l’est de la RDC, est fréquemment touché par des catastrophes naturelles de cette ampleur. Les versants des collines environnant les Grands Lacs sont fragilisés par une déforestation massive, principalement causée par l’exploitation du bois pour la production de charbon de bois. Cette situation amplifie les effets des pluies torrentielles, qui provoquent régulièrement des crues et des glissements de terrain. En 2023 déjà, des inondations meurtrières dans la région du lac Kivu avaient causé la mort de plus de 400 personnes. Le manque d’infrastructures hydrauliques, combiné à une croissance démographique mal maîtrisée et à une urbanisation désorganisée, augmente considérablement les risques pour les populations locales. Les politiques publiques peinent à répondre aux défis posés par ces aléas naturels récurrents, malgré leur fréquence croissante. Ces inondations mettent en lumière l’urgence de renforcer la résilience des zones vulnérables face au dérèglement climatique.

Un phénomène climatique aux conséquences régionales dévastatrices
Selon les données récentes du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), environ 6,9 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et centrale ont été touchées par des inondations au cours de l’année 2024. La République démocratique du Congo, vaste pays à la topographie contrastée et au climat équatorial, figure parmi les États les plus exposés à ces catastrophes naturelles. L’absence de systèmes d’alerte précoces, la pauvreté généralisée et l’insuffisance des infrastructures publiques aggravent les effets des événements météorologiques extrêmes. Ce contexte appelle une mobilisation régionale et internationale afin de prévenir et limiter les impacts des catastrophes naturelles sur les populations les plus vulnérables. La coopération entre États africains, ONG, agences humanitaires et bailleurs internationaux est plus que jamais cruciale pour anticiper les conséquences du changement climatique sur le continent.
L’urgence climatique en Afrique : une menace croissante pour les plus pauvres
Les scientifiques s’accordent à dire que le réchauffement climatique intensifie la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles en Afrique. Le continent, bien que responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en subit des conséquences disproportionnées. D’ici à 2030, selon les projections des agences internationales, jusqu’à 118 millions d’Africains vivant sous le seuil de pauvreté (moins de deux dollars par jour) pourraient être exposés à des risques accrus liés à la sécheresse, aux inondations et aux vagues de chaleur extrême. En République démocratique du Congo, cette réalité se traduit déjà par une augmentation notable des événements climatiques extrêmes, affectant principalement les populations les plus précaires. La transition vers des politiques environnementales résilientes, la mise en place de filets de sécurité et l’investissement dans des infrastructures vertes deviennent impératifs. Pour les habitants de Kasaba et de tant d’autres localités africaines, l’adaptation climatique n’est plus une option mais une nécessité vitale.
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