Côme (Italie) – Dans les jardins centenaires de la Villa d'Este, où camélias et glycines composent une symphonie végétale, Chanel a présenté sa dernière collection croisière avant transition. Entre héritage et renaissance, la maison a ciselé une ode à l'élégance méditerranéenne, mêlant le soleil de la Riviera à l'ombre poétique des arcades.
La Villa d’Este, écrin intemporel pour l’ultime collection croisière de Chanel
Certains lieux semblent défier le temps. À la Villa d’Este, les camélias s’entrelacent aux glycines, les citronniers déploient leurs branches dans une quiétude majestueuse, tandis que les murmures de l’histoire résonnent sous les arcades centenaires. C’est dans ce cadre enchanteur, entre ciel et eau, que Chanel a choisi de présenter sa dernière collection croisière avant une transition marquante pour la maison. Comme un adieu à l’été, la griffe a dévoilé une ode à l’élégance subtile, jouant sur les contrastes et les clairs-obscurs, tout en rendant hommage à la dolce vita italienne et au chic ensoleillé de la Riviera française.
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Sous la lumière dorée du soleil lombard, les modèles ont défilé avec grâce au bord du lac, incarnant une allure à la fois légère et sophistiquée. Le tweed, réinterprété pour la saison estivale, côtoie des robes en taffetas évoquant des peignoirs luxueux, tandis que les marinières se parent de touches pop. Les références cinématographiques sont palpables, rappelant Romy Schneider dans un film de Visconti, une serviette négligemment glissée dans un grand sac de plage, prête pour des vacances sans fin. Les robes scintillantes captent la lumière comme des reflets lunaires sur l’eau, les foulards voltigent autour des chevilles ou couronnent les chevelures, et les sabots vernis ainsi que les sacs en paille incarnent un chic décontracté mais étudié.
Hommage aux heures glorieuses du cinéma et de la Riviera
L’atmosphère évoque sans détour l’âge d’or du cinéma italien, l’insouciance raffinée de la Côte d’Azur et les nuits blanches où la fête se prolonge jusqu’à l’aube. En toile de fond, on imagine presque entendre Dean Martin murmurer Sway, revisité pour l’occasion, comme une invitation à se laisser emporter par la magie de l’été. Ce défilé transcende la simple présentation de vêtements pour devenir une expérience sensorielle, mêlant nostalgie et contemporanéité.
Une transition poétique entre deux chapitres de la maison
Plus qu’une collection, cet événement marque une étape délicate dans l’histoire de Chanel : celle d’un passage de relais, avant l’arrivée de Matthieu Blazy à la direction artistique. Le studio Chanel a orchestré ce moment avec une sensibilité remarquable, dans une ambiance intimiste et raffinée. L’invitation, calligraphiée et accompagnée d’un morceau de soie, de cartes postales vintage et d’un livret sur les secrets romantiques de la Villa d’Este, témoignait d’une attention minutieuse au détail. Chaque élément racontait une histoire avant même que le premier modèle ne foule la passerelle.
Le luxe discret et l’héritage artisanal au cœur du rêve Chanel
Cette collection ne mise pas sur l’ostentation, mais sur l’évocation d’un rêve accessible. Un simple carré de soie se décline en multiples portés, un chapeau de paille devient une pièce iconique. Le luxe réside dans le savoir-faire exceptionnel, la fluidité d’une mousseline, la précision d’une coupe. Alors que cette croisière s’achève sur des images de douceur, Chanel prépare déjà l’avenir, s’appuyant sur ses soixante-sept manufactures partenaires, dont beaucoup en Italie, pour façonner un luxe ancré dans l’artisanat et la durabilité. Ce défilé n’était pas seulement une présentation, mais un moment suspendu entre deux époques, où le style et la poésie demeurent, tandis que demain se profile.
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